Antoine, de Orban's à Lille : «Ma voix n’est pas forcément entendue»

Antoine, de Orban’s à Lille : «Ma voix n’est pas forcément entendue»

Antoine Parzyjagla s'est lancé comme défi de développer la marque de souliers haut de gamme dans toute la région.

Antoine de Orban's à Lille

Antoine Parzyjagla est le gérant du magasin Orban's à Lille. Orban’s est une marque de chaussures créée en 2015 par le chausseur expérimenté Marcos Fernandez. Antoine a une licence d’exploitation de la marque pour toute la région. Située rue Esquermoise, cette boutique est le premier pas franchi dans son envie de développer la marque dans toute la région.

Qu’est-ce qui rend votre commerce spécial ?

Nous sommes surtout spécialisés dans les souliers pour hommes haut de gamme. Ce sont des souliers de qualité, avec une couture Goodyear (une couture horizontale qui garantit la solidité et la durabilité de la chaussure).

Mais ce qui rend notre commerce spécial, c’est l’offre. Parce que l’objectif de Marcos Fernandez avec Orban’s, c’est de démocratiser le soulier haut de gamme, de le rendre plus accessible. C’est pour ça qu’on a des prix qui sont vraiment agressifs pour ce type de souliers. Nos prix vont de 160 à 185 euros, alors qu’habituellement, ce type de chaussures coûte plus de 250 euros.

Aujourd’hui, notre société change d’état d’esprit. Les gens veulent consommer de manière plus responsable. Et cela passe par garder leurs vêtements plus longtemps. Nous, on ajoute aussi un peu notre pierre à cet édifice du consommer responsable. Car ces souliers, si vous les entretenez, vous les pouvez les garder dix ans ! Ce sont des souliers de qualité !

Alors, ça peut paraître encore cher pour quelques-uns, mais si vous n’achetez qu’une paire de chaussures en dix ans, au final, ce n’est pas cher ! Par rapport à l’achat régulier de produits de piètre qualité…

Vous êtes dans l’un des plus beaux quartiers de Lille. Pourquoi avoir choisi le Vieux-Lille pour ouvrir un commerce ?

Parce qu’aujourd’hui dans le commerce, si on veut rapidement se faire connaître et avoir une activité qui soit économiquement rentable, il faut bien choisir son emplacement. C’est crucial ! Et pour moi, la rue Esquermoise est le meilleur emplacement de Lille !  

Que préférez-vous dans votre métier ?

Moi je suis un développeur. Ce que j’aime, c’est développer. J’ai adoré lancer ce magasin. Mon objectif, c’est d’aller plus loin dans le développement de cette marque. J’ai ouvert ce magasin et il marche bien. J’ai une équipe qui va gérer ce point de vente pour que moi je puisse me concentrer sur d’autres ouvertures. Mon travail et ma passion, c’est de développer.

Quelles sont les problématiques que vous rencontrez dans votre métier quotidiennement ?

 L’activité est très irrégulière. C’est très difficile aujourd’hui de dresser un business plan et d’avoir de la visibilité sur l’activité et sur le chiffre d’affaires. Aujourd’hui, tout est chamboulé. Il n’y a plus de mois forts ou moins forts, de journée type… Ces fluctuations et ces périodes de creux d’activité se font de plus en plus ressentir. Et il faut arriver à garder les équipes motivées en toutes circonstances.

Voyez-vous une évolution depuis quelques années au niveau de la fréquentation des clients ? 

J’ai ouvert en mai 2018, ça ne fait pas très longtemps. Mais j’ai tout de même vu une évolution. L’année 2018 était assez dynamique, mais l’année 2019 a été beaucoup plus compliquée. Je ne sais pas comment ça peut s’expliquer, à part bien sûr par l’actualité. Il y en a même qui disent que 2018 était moins bonne que 2017. Alors on a tout un questionnement sur comment ramener les gens en boutique. Il faut trouver d’autres moyens de se faire connaître, parce que les modes de consommation ont beaucoup changé.

Sentez-vous que votre commerce souffre de l’e-commerce ? 

Je pense que mon commerce souffre plus de mes concurrents, qui ont leur site d’e-commerce certes, mais qui ont surtout un budget communication incomparable au mien. Un budget énorme ! Et ça, je pense que j’en souffre. Ma voix n’est pas forcément entendue. Ce n’est pas évident de savoir que notre magasin propose un rapport qualité prix exceptionnel juste en passant devant sa vitrine.

Vous êtes référencé comme établissement connecté sur la plateforme Dailyn. Pourquoi s’être lancé dans l’aventure ?

Justement, pour ça. Parce qu’aujourd’hui, je fais peu de marketing digital. Et d’ailleurs, je ne peux pas vendre en ligne, car Orban’s a déjà un site national.  Par contre, je pourrais vendre en ligne de manière locale. Alors c’est là que Dailyn peut m’intéresser : joindre nos forces pour communiquer auprès d’un public plus important de clients sans dépenser des mille et des cents dans une grosse stratégie marketing, c’est justement ce que je cherche ! Je pense même que cette idée de plateforme collaborative, c’est l’avenir par rapport aux sites internet individuels.

Quels conseils donneriez-vous à un futur commerçant qui souhaite se lancer ?

Il faut d’abord créer une adhésion, puis lancer son commerce. Je m’explique : aujourd’hui, quand on se lance dans le commerce, il vaut mieux d’abord se créer une notoriété, une communauté de clients, de manière digitale notamment, avant de lancer physiquement son commerce. Moi j’ai fait l’inverse, et si je devais recommencer, je le ferais plutôt comme ça !

Et malgré la communication et la communauté, il ne faut surtout pas négliger l’emplacement !