Philippe Gonay, des salons Philippe Gonay : « Je ne me lasse jamais ! »

Philippe Gonay, des salons Philippe Gonay : « Je ne me lasse jamais ! »

Pour être coiffé dans un des salons de Philippe Gonay, il faut parfois prendre un rendez-vous plusieurs semaines à l'avance…

Philippe Gonay, des salons Philippe Gonay

Connaissez-vous Philippe Gonay ? Ce coiffeur est installé depuis plus de 30 ans dans le nord de la France. Il possède aujourd’hui trois salons de coiffure dans le département : à TourcoingMarcq-en-Barœul et Lille. Il en possède aussi un à Bruxelles.

Philippe Gonay travaille depuis des années avec et ses deux complices, Jean-Jacques Doolaeghe et Hélène Skali.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de vos salons ?

Très jeune, je voulais déjà m’installer et créer mon salon. J’ai toujours été un peu différent, je ne rentrais pas dans les moules.

En 1989, quand j’ai ouvert, c’était l’époque des grandes chaînes, et tout le monde était habillé pareil. Et ce n’était vraiment pas un truc qui me convenait à moi. J’avais envie de faire mon truc, et ça a très vite marché pour moi !

Le salon Philippe Gonay, à Lille

On entend beaucoup parler du « style Gonay ». Même nos voisins belges viennent jusqu’ici pour le style Gonay. Mais alors, c’est quoi le style Gonay ?

Pour moi, c’est un peu compliqué de dire "le style Gonay". Je n’ai pas l’impression d’avoir un style de coupe identitaire. Je n’ai pas de style particulier, ni de coupes, ni même de clientèle. Je suis vraiment ouvert, j’aime faire de tout, et j’ai tout style de clientes. Je pense que le style Gonay, c’est juste de savoir écouter la cliente et ses goûts, et optimiser au mieux ses cheveux par rapport à son image. Ça, c’est le style Gonay pour moi.

Mais c’est vrai que je véhicule une image. Sous prétexte que je travaille dans la mode, on pense que je ne coiffe que des mannequins, ou que je suis hyper fashion. C’est faux ! J’aime les beaux cheveux, j’aime la belle matière… Je n’ai pas forcément envie de faire la dernière coupe branchée, ce n’est pas du tout moi !

Le salon Philippe Gonay, à Lille

Il faut parfois attendre plusieurs semaines pour être coiffé chez vous. Selon vous, quelle est la clé de ce succès ?

La clé, c’est qu’on fait toujours de notre mieux pour être professionnels. C’est l’expérience, un savoir-faire…

Moi, je dis toujours que pour moi un bon coiffeur c’est :

  • 30% de savoir-faire ;
  • 30% de réflexion à comment le faire, pourquoi on le fait, à qui on le fait, et à tous les paramètres ;
  • Il y a 30% de passion également. Quand vous aimez ce que vous faites, vous êtes nécessairement meilleur ;
  • Et je pense que les 10% restants, c’est notre personnalité.

Comment vous faites pour gérer vos réseaux sociaux pour vos différents salons ?

Je suis mauvais ! C’est mon très gros point noir, les réseaux sociaux ! Franchement, j’ai besoin d’un Community Manager !

Et plein de gens me disent que je pourrais faire un carton sur les réseaux sociaux, mais je ne sais pas, je n’y arrive pas. C’est un truc que je devrais vraiment travailler.

Nous sommes présents sur les réseaux. C’est moi qui m’en charge avec Jean-Jacques Doolaeghe. Mais on ne poste pas beaucoup. Je ne suis pas assez assidu…

Le salon Philippe Gonay, à Lille

Et votre clientèle vous découvre comment ? Grâce au bouche-à-oreille ?

Oui, je crois que sur ce point, j’ai la chance d’être connu dans la région. Je fais partie des maisons qui sont là depuis longtemps, disons que je fais partie des références.

Et c’est vrai que le Nord, ça fonctionne encore beaucoup par bouche-à-oreille. Il suffit qu’une personne vienne et soit satisfaite, et il y en aura cinquante qui viendront après elle. Ça a des avantages et des inconvénients, bien sûr. Parce que si vous ne perdez ce premier client, vous n’en perdez pas seulement un, vous en perdez cinquante…

Mais oui, je pense que c’est surtout grâce au fait qu’on soit déjà en place depuis tant d’années. Mais bon, après, il n’y a rien de sûr et il faut toujours se remettre en question ! Je suis toujours dans le doute et je ne me dis jamais : « c’est gagné ! »

Le salon Philippe Gonay, à Lille

Quel est votre rôle dans toute cette organisation ?

Mon rôle, c’est d’être un leader, et un bon, pour que les gens me suivent.

Donc j’ai plusieurs casquettes : je m’occupe du management, après, je suis également le directeur artistique (c’est moi qui fais les collections, etc.), je m’occupe de la formation aussi… Je fais de tout !

Parce que je fais d’abord de la coiffure salon. Mais j’ai aussi un agent qui me vend sur Paris et un agent qui me vend à l’étranger pour m’occuper des éditos des magazines, faire les campagnes de pub, etc.

En fait, je travaille sur tout ce qui tourne autour de la coiffure, donc je peux faire aussi de la formation, de l’image, des shootings…

C’est vraiment complet !

Qu’est-ce que vous préférez dans votre métier ?

Justement, le fait de ne pas se lasser. De faire toujours des choses différentes, de voir des têtes différentes. Ça, c’est top ! C’est ce que j’adore aussi : les rencontres.

Et ce que je préfère, c’est coiffer les femmes.

Le salon Philippe Gonay, à Lille

En 30 ans, comment a évolué la coiffure ?

Tout a changé ! Les codes beauté ont changé, et les femmes aussi :

Quand j’ai commencé la coiffure, une femme de 40 ans, elle était considérée comme vieille. Et une dame de soixante ans, c’était déjà une mamie ! Maintenant, les femmes de 60 ans sont encore dans la séduction, et ne sont plus du tout considérées comme des mamies.

L’image de la femme a énormément changé, et surtout dans le Nord de la France. Parce que dans les années 1980-1990, beaucoup de femmes, et donc beaucoup de clientes, ne travaillaient pas. Elles étaient chez elle et elles passaient beaucoup de temps dans les salons de coiffure. Elles venaient toutes les semaines.

Aujourd’hui, presque toutes les clientes travaillent. C’est rare d’avoir des clientes qui ne bossent pas. Les femmes sont devenues autonomes, indépendantes … Donc la femme qui passe 50 heures par semaines à travailler, même plus, et qui s’occupe d’élever ses enfants, elle ne recherche plus la même coiffure que les femmes d’avant.

Le salon Philippe Gonay, à Lille

Quelle est votre routine ? Comment se passe une journée type pour vous ?

Alors, justement, je n’ai pas de journée type et pas de routine. Toutes mes journées sont différentes, vu que toutes mes clientes sont différentes. La chance qu’on a ici, c’est que j’ai de tout ! Vous venez le mercredi par exemple, j’ai plein d’adolescents…

Je pense que ça c’est aussi c’est notre force : on arrive à toucher toute la famille. Par exemple, ce matin, j’ai coiffé un jeune garçon. Et bien il se trouve que je coiffe aussi sa maman et sa grand-mère. C’est incroyable ! C’est rare, un jeune qui se fait coiffer au même endroit que sa grand-mère !

Et je pense que ça, c’est aussi notre force !

Parlons un peu d’actualité. Comment s’est passé pour vous et vos salons le retour post-premier confinement ?

Alors, le retour a été un peu compliqué, parce qu’on doit mettre plein de choses en place, pour protéger les clients et pour protéger nos collaborateurs. Il y a d’abord les gestes barrière basiques, avec le gel, les masques, etc. Mais après c’est aussi : serviettes jetables, peignoirs à usage unique, désinfection de l’emplacement, on est moins nombreux dans le salon, on prend moins de monde en même temps pour avoir un siège vide entre chaque client…

Il faut que les gens se sentent en sécurité en venant ici. Il ne faut pas que ce soit une peur de venir se faire coiffer chez nous.

C’est tout un processus, mais ça va, on a déjà pris l’habitude. Mais j’ai hâte de retrouver une vie normale !

Le salon Philippe Gonay, à Lille

Quels sont les projets futurs pour le « style Gonay » ?

Le premier projet, c’est survivre au Covid19… Pouvoir passer cette étape difficile. J’ai la chance d’être en place depuis un moment, et je pense que je vais m’en tirer. Mais c’est très compliqué économiquement ! Donc ça, ça va être la priorité ! J’ai des très bonnes équipes qui m’accompagnent et me soutiennent. Donc je pense que ça va aller !

Est-ce que vous auriez un conseil à un jeune coiffeur qui souhaite se lancer ?

Oui, de se poser les bonnes questions, et de ne jamais oublier qui il est. On doit faire quelques concessions pour plaire, mais il doit aussi savoir s’imposer et être sûr de lui. Pour gagner une cliente, il ne faut pas la suivre au pas à pas et seulement effectuer sa demande. Il faut aussi savoir la conseiller et lui dire ce qui est le mieux pour elle. Il faut pour cela avoir un vrai œil, et donc entraîner cet œil.

Et beaucoup travailler, bien sûr !

Le salon Philippe Gonay, à Lille

>> Les salons Philippe Goney :

  • 15, rue du Curé Saint-Étienne, 59 800 Lille
  • 551, avenue de la République, 59 700 Marcq en Baroeul
  • 40, boulevard Gambetta, 59 200 Tourcoing
  • 52, rue Antoine Dansaert, 1 000 Bruxelles