Rémy et Vithaya du QDB Lille : « de la cocktellerie excentrique »

Rémy et Vithaya du QDB Lille : « de la cocktellerie excentrique »

Plus de 500 cocktails à la carte, vous pouvez le croire ? C'est ce que propose le Quai des Bananes de Lille !

Rémy et Vithaya du QDB Lille

Vithaya Khanarin et Rémy Dauchy sont les cofondateurs et cogérants du bar le Quai des Bananes Lille. Tous les deux Lillois, ils ont ouvert ce bar à cocktails il y a 6 ans. Le concept : des centaines et des centaines de cocktails pour pouvoir plaire à tout le monde !

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre bar ?

On a ouvert le Quai des bananes Lille il y a maintenant un peu plus de six ans. À la base, c’est une marque belge, qui a été créée à Tournai il y a plus de 20 ans. C’était une marque qui était déjà reconnue auprès de la région, parce que les Lillois sortaient beaucoup en soirée en Belgique à cette époque-là. Donc on savait qu’en ouvrant ce bar avec le même concept avec ces spécificités-là, on aurait un succès assez immédiat. Et ça a été le cas !

On s’est aussi rapidement indépendantisé de la franchise à Tournai. Parce qu’on s’est rendu compte que le concept qui était à la base belge pouvait être copié d’une certaine façon, mais devait surtout être réadapté au pays. Dans le sens où les gens ne consomment pas de la même manière, notamment. Donc, trois ans plus tard, on a pris notre liberté et on a acheté la marque au niveau français. On est donc propriétaires de la marque « Quai des bananes » en France.

Le Quai des Bananes, à Lille

Quel est le concept de votre bar ?

Le concept du Quai des Bananes de Lille est d’apporter à nos clients une carte de cocktails conséquente dans le choix. On a plus de 500 cocktails à la carte. De cette manière, on peut correspondre à toutes les envies et à tous les goûts des gens. Aujourd’hui, chaque client qui rentre : on l’accueille directement, on l’installe à table et on le sert à table, mais surtout, on vient le conseiller. L’idée, c’est de trouver le cocktail qui va lui correspondre. SON cocktail à lui.

Chaque cocktail fait au minimum 50 centilitres (hormis quelques classiques comme le mojito, etc.) et est servi dans un verre ou dans un vase un peu démesuré. L’idée c’est d’avoir vraiment un support qui change les habitudes. Il est aussi décoré de façon à avoir un produit qui soit le plus joli possible (et instagramable).

On est sur de la "cocktellerie excentrique", donc c’est-à-dire qu’on va vraiment casser les codes de la mixologie. On n’est pas là pour faire du gastronomique ou quoi que ce soit. On est vraiment là pour contenter Monsieur et Madame tout le monde. Car notre clientèle est vraiment très large, de 18 à 65 ans.

Pourquoi ce choix de nom : le « Quai des Bananes » 🍌 ?

Alors, il y a une légende autour de ce nom. En fait, le premier quai des bananes a été ouvert sur les quais de Tournai, en face d’un hangar qui s’appelait "le hangar à bananes". Aujourd’hui, personne n’a jamais pu le vérifier, parce que la ville a énormément évolué. Mais c’est l’histoire qu’on aime raconter aux clients, parce qu’elle fait sourire.

Le Quai des Bananes, à Lille

Vous entreprenez tous les deux seulement ou en équipe ?

À deux ! On a fondé à deux et on reste à deux. Et on a entre deux et quatre salariés selon la saison.

Comment gérez-vous tout cela à deux ?

C’est compliqué ! C’est compliqué de se lancer à 24 ans dans une aventure seuls, en sachant qu’on ne sait pas dans quoi on se lance, qu’on a beaucoup de craintes, qu’on n’est pas forcément soutenus, … Forcément, de dire à nos familles qu’on va ouvrir un bar, alors qu’on avait déjà une vie professionnelle bien rangée, ça fait plutôt peur…

Mais travailler à deux, c’est à la fois une force et une contrainte. On a encore plus appris à se connaître et on a su former un duo qui fonctionne très bien. Avec chacun nos spécialités et notre rôle. L’un maîtrise la partie logistique, gestion des achats, la partie accueil, la partie service client, la partie RH, et l’autre, plus de la partie financière, administrative, communication et événementielle.

Le Quai des Bananes, à Lille

Quelle est votre routine de chaque jour ?

Déjà, il faut savoir qu’une journée chez nous, ce n’est pas juste 17h-minuit, même si ce sont les horaires d’un bar. En fait, comme on est à la fois des barmans, mais aussi des chefs d’entreprise, notre journée commence réellement à 9 heures. Donc on commence une journée par gérer les caisses, l’administratif de l’entreprise, les achats, les employés… Et au milieu de l’après-midi, on arrive au bar et on commence la préparation du bar en lui-même (préparation des produits en avance, des décorations, des fruits déshydratés, approvisionner le bar, entretenir le bar, etc.). Et puis après intervient l’ouverture du bar, qui est de 17h-18h jusqu’à minuit-2 heures du matin.

Est-ce que vous avez rouvert votre bar depuis le premier déconfinement ?

Alors, d’une certaine manière, oui. En fait, on a rouvert au bout de deux semaines, mais de façon différente.

Économiquement on avait deux solutions : soit on faisait comme beaucoup, on ne payait pas nos fournisseurs et on créait une vraie chaîne sans fin où on reste dans les dettes et les problèmes, soit on trouvait un moyen de payer nos factures, donc une façon de vendre différemment.

L’avantage, c’est qu’on proposait déjà de la vente à emporter et de la livraison par les plateformes Uber Eats et Deliveroo. Et on a donc simplement repris notre métier sans accueillir les gens, mais en vendant en click and collect et en livraison. On propose aussi des livraisons nous-mêmes, avec notre voiture personnelle.

Ça marche bien, mais pour l’instant, ça ne représente qu’à peu près 20% de notre chiffre d’affaires normal. Nous sommes quand même contents parce que ça nous a permis de payer toutes nos factures…

Le Quai des Bananes, à Lille

Et qu’est-ce que vous mettez dans ces sacs de livraison et click and collect ?

On essaie de créer la prestation habituelle à emporter, donc ça veut dire d’abord les cocktails, avec des pailles en amidon biodégradable. On y rajoute des cacahuètes, des brochettes de bonbons et des sucettes.

Et les gens peuvent choisir n’importe quel cocktail de la carte (plus de 500 cocktails) !

Quelles sont vos actions digitales en ce moment ?

Sur la partie communication sur les réseaux sociaux (Instagram et Facebook), on a voulu jouer énormément sur le côté transparence. On s’est vite rendu compte que les gens étaient prêts à jouer le jeu et à commander chez nous, mais qu’ils avaient besoin d’être rassurés. En fait, on vit tellement dans un climat où il y a une sorte d’angoisse qui s’installe, par la peur de la contamination, qu’on a voulu jouer le côté coulisses, transparence à 100%. Alors ça passe par se prendre en photo avec les masques, montrer comment on se protège, comment on améliore notre façon de livrer, nos contenants, etc. En fait, on a juste filmé notre vie quotidienne pour monter que tout se passe bien, qu’on se protège et qu’on protège aussi nos cocktails.

Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans l’aventure Dailyn ?

On nous a présenté le projet comme une initiative lilloise. On a trouvé ça plutôt sympa ce côté start-up, d’abord. On trouve ça vraiment cool, parce que le but est vraiment de créer une communauté. Aujourd’hui on ne va plus trop dans un bar ou dans un restaurant par hasard, mais parce qu’on en a entendu parler. Ça a toujours été le cas, c’est l’idée du bouche-à-oreille, mais on se rend compte que c’est de plus en plus répandu.

L’idée de s’associer à une application comme Dailyn, c’est se dire qu’on va faciliter et inviter les gens encore plus facilement pour nous découvrir. On se dit qu’aujourd’hui, ces opportunités-là, il faut les saisir ! Car c’est grâce à ces solutions qu’on pourra encore plus s’accroître et plus renouveler notre clientèle. Les supports comme ça sont là pour nous favoriser, tout simplement.

Et aujourd’hui, l’aspect click and collect est primordial. Surtout en ce moment !

Où vous voyez-vous dans cinq ans ?

On attend de voir cette année comment ça va évoluer, notamment financièrement ! Et après, on cherche bien évidemment à développer la marque Quai des bananes en créant d’autres bars dans d’autres villes. Mais pour l’instant, savoir où on est dans 5 ans, c’est impossible !

>> Quai des Bananes Lille : 84 Rue Royale, Lille