Village de Noël de Lille : un voyage artisanal avec Skin Project

Si le Village de Noël de Lille est l’occasion idéale pour flatter son gosier et se remplir savoureusement la panse à coup de raclette fumante, de gaufres authentiques et autres délicieuses Têtes de choco, c’est aussi l’adresse parfaite pour s'échapper à l’autre bout du monde et de partir à la découverte de produits artisanaux. Pour un ticket direction l’Inde, rendez-vous au chalet Skin Project où vous trouverez, peut-être, votre futur compagnon de voyage...

Pouvez-vous vous présenter et présenter ce que vous proposez dans votre chalet au Village de Noël de Lille ?

Je suis vendeuse pour une entreprise fondée il y a douze ans par Julie et Valou, deux copines originaires du Calvados. Cette entreprise s'appelle Skin Project : nous vendons des produits de maroquinerie et nous promouvons l'artisanat. Ici dans ce chalet, vous trouverez de la maroquinerie artisanale, en cuir tanné de façon traditionnelle au sel et à l'écorce de bois. Il n'y a donc aucun produit chimique ni de teinture car Skin Project s'inscrit dans une dynamique de la tradition la plus écologique possible.

Que vendez-vous comme type de maroquineries ?

Ici, nous sommes plutôt sur des sacs vintage. Il faut savoir qu'il n'y a pas de teinture, donc tous nos sacs sont marron - qui est la couleur naturelle du cuir. Nous proposons une gamme assez large et diversifiée de sacs : cela va du petit sac à main pour sortir, au grand sac de voyage, en passant par le sac à dos baroudeur ou encore au sac ceinture. Nous proposons aussi des carnets d'écriture et de dessin frappés à la main.

Tout est fait main ?

Tout est fait main, oui. Il y a des choses qui sont frappées à la presse à bois et d'autres à la main avec un marteau et un poinçon. Notre gamme est encore plus large sur internet car nous n'avons pas pu acheminer tous nos produits ici, mais nous pouvons les faire arriver sur commande. Comme tous les week-ends, une personne m'amène d'autres produits donc s’il y a des demandes spécifiques, cela permet d’éviter les frais de port.

Qui s’occupe de la création des sacs ?

Nos maroquineries sont des maroquineries traditionnelles du Nord Ouest de l'Inde. Nous ne créons pas les sacs mais nous avons un lien très étroit avec l’artisan qui les fabrique et qui vit en Inde. Cela fait 20 ans que Julie et Valou voyagent dans ce pays, et cela fait 12 ans qu'elles travaillent avec lui. Elles sont même sur un principe de commerce équitable entre lui et leur label. Il y a véritablement une démarche de responsabilité et surtout elles ont un attrait particulier avec l’Inde, donc cette démarche s'inscrit aussi dans le respect de toutes les traditions.

D'où vient cet amour pour la maroquinerie ?

Mon amour de la maroquinerie est né avec Skin Project. J'ai toujours aimé le cuir, la maroquinerie et l'artisanat. D'ailleurs, j'ai un papa qui est commerçant-artisan depuis toujours. Pour moi, il est hors de question de consommer des choses en plastique. Le cuir c'est beau, ça traverse le temps et ça vieillit avec toi. Un sac qui peut se garder dix ans n'existe pas ailleurs que dans la maroquinerie du cuir. Et puis, ce sont des beaux objets.

Un sac en tissu qui est abîmé sera jeté alors qu'un sac en cuir va patiner et vieillir, et c'est ce qui va faire son charme. Pour moi, le cuir est multisensoriel : il y a une odeur, ça se touche, les textures sont différentes en fonction de l'animal.

Quel type de cuir est utilisé pour fabriquer vos produits ?

Là, c'est principalement du cuir de chèvre - il faut rappeler qu’en Inde la vache est sacrée. De plus, ce qui nous plaît beaucoup dans le cuir de chèvre c'est qu'il est utilisé dans le prêt-à-porter car il est souple et léger. Et quand on re-contextualise l'origine du produit, en Inde la chèvre n'est pas produite uniquement pour son cuir : elle est aussi mangée.

Quand vous vendez un sac, vous savez que c'est un objet qui va accompagner le client pendant longtemps ?

C'est un objet d'utilité, donc l'idée n'est pas de vendre dans l'absolu le sac de voyage par exemple, c'est de vendre le sac dont le client a besoin. Ma dynamique est de demander ce que le client veut mettre dedans et ensuite on travaille ensemble sur la recherche de ce qui va lui plaire. Et comme, en plus, il n’y a pas de couleur mais plutôt des nuances de teintes, c’est important pour moi que la personne parte avec ce dont elle a besoin et ce qu'elle aime.

Finalement, vous vendez plus que des “simples” sacs à main...

Oui, nous vendons une histoire et notre amour du pays. Nous ne cherchons pas du tout à cacher l'origine de nos sacs. L’idée est vraiment de promouvoir l'artisanat d'un pays. En plus, nous consommons ce que nous vendons ! Nous aussi, nous portons nos sacs à main qui ont vieilli et nous adorons les exhiber en montrant que, même après trois ans d’utilisation, ils ont toujours une belle allure. Nous aimons profondément nos produits et nous avons confiance dans la qualité de ce que nous vendons. C’est un véritable plaisir pour nous.

Avez-vous une clientèle type ?

Nous avons une clientèle très diversifiée ! Mais nous avons, par exemple, beaucoup de personnes âgées qui retrouvent leur sac d'enfance. Le vintage revient depuis un moment à la mode et nous avons aussi un côté “roots” qui fait qu'une partie de notre clientèle est nomade comme nous. À part ça, globalement, nos produits peuvent plaire à tout le monde.

Avez-vous d’autres points de vente ?

Nous travaillons uniquement entre copines et à chaque hiver, nous participons à des marchés de Noël. Cette année, nous sommes présentes sur trois d'entre eux : à Lille, Arras et Caen. Nous avons aussi développé le site internet à cause du contexte sanitaire. Le reste du temps, il est donc possible de nous trouver toute l'année directement sur le site et sur quelques autres marchés et festivals.

Que pensez-vous du Village de Noël de Lille ?

Nous sommes très contentes d'être là. Les marchés de Noël nous avaient beaucoup manqué. Nous trouvons que les gens du Nord sont très agréables, à l'écoute, ouverts et sympas. Lille pour nous, c'est un peu la fête !